Le diagnostic du cancer du sein est tout d’abord un choc pour la femme. Viennent ensuite de nombreuses questions. L’une d’entre elles est certainement la suivante: «Quels traitements et quelles thérapies vais-je devoir subir?» Le PD Dr Christoph Tausch du Centre du sein (lien en allemand) de Zurich nous donne un aperçu, et explique comment se déroulent le diagnostic, l’opération et les différentes thérapies (avant et après l’intervention).

Pose du diagnostic

Le diagnostic du cancer du sein est aujourd’hui systématiquement posé suite à un prélèvement de tissu (biopsie) de la zone suspecte. Les techniques d’imagerie (mammographie, échographie, et éventuellement IRM) permettent d’exclure la présence d’autres tumeurs dans ce même sein et dans l’autre, ainsi que la présence de métastases dans les ganglions lymphatiques des aisselles. Si les antécédents familiaux ou la nature de la tumeur laissent suspecter un cancer du sein héréditaire, on recommande une consultation génétique. Parmi les examens visant à exclure la propagation à d’autres organes, on notera par exemple la TEP-CT (lien en allemand). Ces examens ne sont effectués qu’en cas de tumeurs présentant un risque supérieur.

Planification interdisciplinaire et traitement

Le traitement doit de préférence se faire dans un centre du sein certifié ou un établissement affilié. La patiente a ainsi la garantie d’être prise en charge par des spécialistes confirmés issus de toutes les disciplines. Actuellement, plus de 60 % de toutes les patientes présentant un cancer du sein en Suisse sont traitées dans un centre du sein certifié.

Une chimiothérapie en amont de l’intervention, selon le cas

Dans le cadre d’une conférence préopératoire, le chirurgien, le radiologue, l’oncologue, le pathologiste, le chirurgien plastique et l’infirmière référente pour le cancer du sein définissent le plan de traitement jusqu’à l’intervention. En effet, l’opération n’est pas toujours la première étape du traitement. S’il est clairement établi avant l’intervention que la patiente a besoin d’une chimiothérapie (tumeurs de grande taille ou agressives, atteinte étendue des ganglions lymphatiques), elle peut avoir lieu avant l’intervention. Cela permettra de préserver le sein lors de l’intervention chez un plus grand nombre de femmes et d’éviter l’ablation des ganglions lymphatiques en trop grand nombre. Cela démontre ainsi l’efficacité du traitement, ce qui motive les patientes à suivre la chimiothérapie si la taille de la tumeur a pu être réduite de manière significative. Bien souvent, la chimiothérapie préopératoire permet de faire disparaître totalement la tumeur.

Opération préservant le sein ou mastectomie (ablation du sein)

Avant l’opération, il est nécessaire de définir si le sein peut être conservé (70 % des cas env.), ou si le chirurgien doit procéder à une mastectomie. Dans le cadre des opérations préservant le sein, il doit être garanti que la tumeur et les métastases seront totalement éliminées. Grâce à des interventions guidées par échographie ou par radiographie, les interventions secondaires peuvent être très largement évitées (>90 %). La préservation du sein n’est pertinente que si le contour du sein peut approximativement être reconstitué. Dans la moitié des opérations préservant le sein, on y parvient de manière satisfaisante avec la résection de la tumeur et en refermant simplement le tissu. Si la quantité de tissu retirée est plus importante, on doit alors recourir à des techniques dites «d’oncoplastie». Selon la taille et la forme du sein, l’emplacement de la tumeur et la nature du tissu, le tissu restant est déplacé de manière à reconstituer le contour du sein. Si l’on utilise ici la technique de réduction mammaire, il est nécessaire d’adapter la taille de l’autre sein. Cette intervention est remboursée par les caisses d’assurance maladie depuis janvier 2015 partout en Suisse.

Une ablation du sein (mastectomie) est essentiellement pratiquée lorsque la tumeur est étendue ou lorsque la présence de plusieurs tumeurs est avérée, en cas de facteur génétique ou sur désir de la patiente. Aujourd’hui, en cas de mastectomie, on peut, dans la plupart des cas, proposer une reconstruction immédiate. Grâce à cette intervention simultanée, indépendamment de l’aspect psychologique positif pour la femme, une grande partie de la peau et éventuellement le mamelon peuvent être préservés, ce qui diminue le nombre de cicatrices et permet de conserver la forme naturelle des seins.

Ablation des ganglions lymphatiques.

Pour chaque type de cancer, il est important de savoir si les ganglions lymphatiques sont atteints. S’il fallait pour cela autrefois retirer tous les ganglions lymphatiques des aisselles, il suffit aujourd’hui généralement de retirer les ganglions sentinelles (c.-à-d. un à trois ganglions lymphatiques dans lesquels la lymphe issue du tissu malade pénètre en premier). Le résultat de l’analyse du ganglion sentinelle est déterminant pour tous les autres ganglions lymphatiques des aisselles. Si l’on procède uniquement à la résection des ganglions sentinelles, les effets secondaires potentiels indésirables liés à une opération des aisselles peuvent être évités (œdème lymphatique dans le bras, perte de sensibilité due à la lésion des nerfs cutanés, rétention d’eau dans les cavités). Dans certains cas, il est aujourd’hui possible d’éviter également l’ablation complète des ganglions lymphatiques, même en cas d’atteinte du ganglion sentinelle.

Traitements post-opératoires

Afin d’éviter tout risque de rechute, les patientes suivent un traitement dit «adjuvant». La radiothérapie (rayons) vise avant tout à éviter une rechute locale. Le traitement médicamenteux (thérapie antihormonale, chimiothérapie et traitement par anticorps) a pour but principal d’éviter l’extension à d’autres organes (métastases). Le choix de la thérapie mise en place est défini individuellement selon les patientes, lors de la conférence post-opératoire interdisciplinaire.

Radiothérapie (rayons)

Lorsque le sein est conservé, une radiothérapie est nécessaire en complément. Elle consiste en une radiothérapie de tout le sein, et le plus souvent également en l’irradiation additionnelle ciblée de l’ancien site de la tumeur (boost). Le boost peut également s’effectuer via des applicateurs spécifiques mis en place par le chirurgien lors de l’intervention.
Après une mastectomie, la peau restante, le tissu de la cage thoracique et les voies lymphatiques restantes sont également irradiés en cas de très grosses tumeurs ou lorsque plusieurs ganglions lymphatiques sont atteints.

La durée de la radiothérapie varie de 3 à 6 semaines. Afin de préserver le tissu sain, seule une petite dose de radiations est administrée chaque jour.

Traitement antihormonal

Si l’on est en présence d’une tumeur où la croissance des cellules cancéreuses est stimulée par l’hormone féminine, on recommande systématiquement une thérapie endocrinienne (antihormonale). Cela permet d’inhiber la sécrétion de cette hormone, et donc son action stimulante sur les cellules cancéreuses. Lorsque la patiente n’est pas encore ménopausée, on administre principalement du tamoxifène, parfois en association avec un médicament permettant d’inhiber le fonctionnement des ovaires. Après la ménopause, on utilise, outre le tamoxifène, d’autres inhibiteurs de l’aromatase. Aujourd’hui, chez un grand nombre de patientes, la thérapie endocrinienne a été prolongée de 5 à 10 ans.

Chimiothérapie

Si la tumeur n’est pas sensible aux hormones (le traitement antihormonal n’agit donc pas) ou si elle présente un risque important de rechute, on opte alors pour la chimiothérapie. La nécessité d’unechimiothérapie en complément du traitement antihormonal est déterminée au cas par cas, à partir du profil génétique du tissu tumoral.

La chimiothérapie est administrée selon différents schémas. Les principales substances sont ici les anthracyclines et les taxanes. Selon le schéma, le traitement est administré toutes les semaines, toutes les deux semaines ou toutes les trois semaines, et dure entre trois et six mois. Grâce à plusieurs mesures de soutien complémentaires, la chimiothérapie est devenue moins difficile à supporter pour les patients. Les nouveaux casques réfrigérants portés durant la chimiothérapie, mis au point récemment, sont source d’espoir et évitent la chute de cheveux des patientes.

Traitement par anticorps en cas de gène HER2

Si la tumeur présente le gène HER2 favorisant une croissance et une prolifération rapide des cellules cancéreuses, on recourt à un traitement par anticorps par trastuzumab pendant une année entière. Comme la chimiothérapie, ce traitement par anticorps est principalement administré par voie intraveineuse, et n’est efficace qu’en association avec le traitement médicamenteux. Afin de traiter efficacement les effets secondaires du traitement et d’identifier suffisamment tôt les éventuelles rechutes, les patientes souffrant d’un cancer du sein sont suivies dans le cadre de visites de contrôle régulières.

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Contact:

Brust-Zentrum (Centre du sein)
Seefeldstrasse 214, 8008 Zurich
et
Hardturmstrasse, 131-135 8005 Zurich
T +41 44 380 76 60

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